Vins Perrachon
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Laurent Perrachon: L'Actif

Laurent a « la bougeotte » des curieux

Laurent PerrachonDepuis qu'il est installe, ce vigneron encore jeune n'a eu de cesse d'innover et d'avancer. En modernisant les installations familiales, en agrandissant le domaine, en accroissant la vente directe. De nouveaux projets vont voir le jour.

Jusqu'a ses 20 ans, Laurent Perrachon, fils et petit-fils de vigneron, passait presque davantage de temps sur le terrain de rugby que dans les vignes. Depuis, la proportion s'est largement inversée et, en devenant vigneron, en 1988, Laurent a du lâcher le ballon ovale pour se consacrer pleinement a son métier. Avant de rejoindre le domaine familial, le jeune vigneron a pourtant pris le temps de voir un peu... le monde. Dans le Bordelais, a Château Ausone, ou il fait son stage de fin d'études, puis en Angleterre, comme barman dans un bar a vins, au fil enfin de ses voyages en Afrique du Sud et en Californie. « C'est enrichissant d'observer ce qui se fait ailleurs. Je suis curieux et ouvert d'esprit».

En effet, en choisissant de poursuivre la tradition familiale, Laurent n'a pas pour autant opté pour l’immobilisme, au contraire. Chaque année, le domaine dégage un budget pour investir dans de nouveaux matériels, dans la modernisation du cuvage, ou 1'agrandissement des surfaces. Aujourd'hui, la famille Perrachon vient d'ouvrir un gîte de grande capacité pour attirer les amateurs d'oenotourisme.

Pas un week-end de libre !

Aux côtés de Laurent, de sa femme Martine et de leurs enfants, travaillent 2 ouvriers a plein temps, un 3ème a mi-temps. S'ils consacrent leur temps à travailler leurs vignes, en pratiquant la lutte raisonnée et sans jamais cesser d'innover — les 4/5 de l'exploitation ont une densité revue a la baisse, après arrachage d' 1 rang de vignes sur 6 — Laurent consacre aussi beaucoup d'énergie à la commercialisation de ses vins. Sa méthode ? Les groupages chez des particuliers, les portes ouvertes dans des gîtes, dans d'autres régions françaises, et la livraison qui permet de tisser des liens plus serres. Résultat? 70 % de vente directe au domaine, « et pas un week-end libre entre la fin des vendanges et fin décembre». La quarantaine, avec 4 enfants, Laurent ne s'en plaint pas : « c'est un plaisir de parler de ses vins. De toutes façons, c'est ça, le commerce. Si je n'avais pas été vigneron, j'aurais choisi cette profession. Quand j'étais petit, j'adorais 1'ambiance des marches ».

Ceux qui achètent a sa cave sont surtout des particuliers français (70%) ou étrangers (Belgique, Pays-Bas, Angleterre, Danemark), amoureux de vins bénéficiant d'une véritable « marque de famille » : des cuvaisons longues (12 a 14 jours) donnant, en ce qui concerne les juliénas, des vins solides et charpentes. Notamment après élevage en futs, pour une partie d'entre eux.

Laurent s'intéresse à la grande exportation, avec une commercialisation réussie aux Etats-Unis, au Japon et au Canada.

Saint Juliénas des Prés 2007Impliqué dans sa profession

Non seulement Laurent doit gérer le domaine avec Martine, mais il s'implique également dans le tissu associatif local. Il est président de l'appellation Juliénas, ce qui lui donne des responsabilités dans la défense du cru et de la profession.

Il s'implique et dans les nombreuses activités de promotion des vins de la région, comme les Juliénales, fin juillet, ou le jumelage avec Saint Germain des Prés, ou quelques vignes de Juliénas ont été plantées.

Les quelques breaks que Laurent s'accorde sont rares : déguster au sein des clubs de dégustation du village — qu'il a crées avec des copains -, découvrir un restaurant, enrichir sa collection personnelle de vins français et étrangers... Ou se mettre au vert a Saint-Claude, dans le Jura, son « deuxième village », ou il a passe toutes ses vacances, enfant. Un « havre de paix ».

D'après le reportage sur les Jeunes Talents du Vignoble, par Anne Masson